SODIUM VALPROATE
DEPAKINE®

Easy Prep Pédiatrie 10 décembre 2020

Posologie
Épilepsies partielles et généralisées (1, 2) :

Dose initiale : 10 à 15 mg/kg/jour en 1 à 3 prises, augmenter de 5 à 10 mg/kg/jour par paliers de 1 semaine.
Dose d’entretien : 30 à 60 mg/kg/jour en 1 à 3 prises.
Dose maximale : 100 mg/kg/jour (polythérapie anticonvulsivante)

S’il s’agit d’un malade déjà en traitement et recevant d’autres antiépileptiques, introduire progressivement le valproate de sodium pour atteindre la dose optimum en deux semaines environ, puis réduire éventuellement les thérapeutiques associées en fonction du contrôle obtenu

S’il s’agit d’un malade ne recevant pas d’autres antiépileptiques, l’ascension de la posologie s’effectue de préférence par paliers successifs tous les 2 ou 3 jours de façon à atteindre la posologie optimum en une semaine environ.

En cas de nécessité, l’association d’autres antiépileptiques doit être réalisée de manière progressive.

Classes pharmacologiques : , Classe thérapeutique :

Général

Indications

Le valproate de sodium est un antiépileptique indiqué dans le traitement:

  • De l’épilepsie partielle ou généralisée, seule ou associé à un autre traitement,
  • Préventif des convulsions fébriles.
Classe pharmacologique

Antiépileptique dérivé d’acide gras

Liste

2

Classe ATC

N03AG

Spécialités existantes

Dépakine® 200 mg cp gastrorésistant
Dépakine® 500 mg cp gastrorésistant
Dépakine® 57,64 mg/ml sirop
Dépakine® 200 mg/ml solution buvable

Approvisionnement

Matière première non disponible.
Préparation est à effectuer sous hotte du fait de son caractère CMR.

Il existe une forme adaptée à l’enfant, la réalisation de gélules doit donc être motivée.

PCP

Pharmacopée Européenne : OUI

C.I.

Contre-indications

Ce médicament est contre-indiqué en cas:

  • D’hépatite ou d’antécédents personnel ou familial d’hépatite grave,
  • De porphyrie hépatique,
  • De grossesse,
  • Chez la femme ou la jeune fille en âge de procréer sans contraception efficace,
  • Chez les patients porteurs d’un déficit enzymatique du cycle de l’urée.
Interaction

Ce médicament est contre-indiqué avec le millepertuis (risque d’épilepsie par diminution de l’effet anticonvulsivant)
Il est déconseillé en association avec la lamotrigine et certains antibiotiques de la famille des pénems.

Précautions d'emploi

Pratiquer un contrôle biologique des fonctions hépatiques avant le début du traitement puis une surveillance périodique pendant les 6 premiers mois, tout spécialement chez les patients à risque.

Chez l’enfant de moins de 3 ans, il est conseillé de n’utiliser le valproate qu’en monothérapie, après avoir évalué l’intérêt thérapeutique par rapport au risque d’hépatopathie et de pancréatite chez les patients de cette classe d’âge.

Un examen hématologique (NFS incluant les plaquettes, temps de saignement et bilan de coagulation) est recommandé préalablement au traitement, puis à 15 jours et en fin de traitement, ainsi qu’avant une intervention chirurgicale et en cas d’hématomes ou de saignements spontanés.

Chez l’enfant, éviter la prescription simultanée de dérivés salicylés compte tenu du risque d’hépatotoxicité et du risque hémorragique.

 

A l’instauration du traitement, les patients doivent être informés du risque de prise de poids.

 

L’excrétion du valproate est essentiellement urinaire, en partie sous forme de corps cétoniques, la recherche de cétonurie peut donner des faux positifs chez les patients diabétiques.

 

Plusieurs études ont montré que les enfants nés de mère traitée par l’acide valproïque (valproate de sodium ou valpromide) pendant la grossesse présentent un risque accru de malformations et de troubles du développement (intellectuel, comportemental…).

L’utilisation de ce médicament chez l’adolescente et la femme en âge de procréer ne doit donc être envisagée qu’en cas d’absolue nécessité et une contraception efficace doit être suivie pendant tout le traitement. Sa prescription chez la femme ne peut se faire sans que celle-ci, ses parents ou soignants, aient reçu la brochure d’information qui explique les risques pour les enfants à naître et signé un formulaire d’accord de soins.

 

Une augmentation du risque de dépression et de comportement suicidaire a été observée chez les patients traités par antiépileptiques. Les causes de cette augmentation ne sont pas connues et le risque ne peut être exclu avec ce médicament.

La survenue d’idées morbides ou de signes de dépression (changement d’humeur, détachement affectif, difficultés de concentration…) doit être rapidement signalée à votre médecin.

La vigilance de l’entourage s’impose.

Effets indésirables

Les effets indésirables les plus fréquemment rencontrés sont:

  • Malformations congénitales et troubles du développement intellectuel et moteur,
  • Nausées, vomissements, douleurs d’estomac
  • Tremblements,
  • Prise de poids,
  • Inflammation de la bouche,
  • Agitation, confusion, agressivité,
  • Baisse de l’audition,
  • Règles irrégulières,
  • Saignements,
  • Anémie.

Une hépatite ou une pancréatite, potentiellement grave, peut survenir surtout en début de traitement.
Des signes tels qu’une fatigue, une perte d’appétit, un abattement, une somnolence, des nausées, des vomissements, des douleurs dans le ventre doivent faire consulter immédiatement un médecin.

Forme galénique

La préparation est réalisable sous forme de gélule.

Mécanisme d'action

Le valproate exerce ses effets pharmacologiques essentiellement au niveau du système nerveux central.

Ces propriétés anticonvulsivantes s’exercent contre des types très variés de crises convulsives chez l’animal et d’épilepsies chez l’homme.

Les études expérimentales et cliniques du valproate suggèrent deux types d’action anticonvulsivantes :

  • Le premier est un effet pharmacologique direct en relation avec les concentrations en valproate du plasma et du cerveau.
  • Le second est apparemment indirect et vraisemblablement en relation avec des métabolites du valproate persistant dans le cerveau ou avec des modifications des neurotransmetteurs ou avec des effets membranaires directs. L’hypothèse la plus généralement admise est l’hypothèse de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) dont le taux augmente après administration de valproate.

Le valproate diminue la durée des phases intermédiaires de sommeil avec une augmentation concomitante de sommeil lent.

Surdosage

Le tableau de l’intoxication aiguë massive comporte habituellement un coma calme, plus ou moins profond, avec hypotonie musculaire, hyporéflexie, myosis, diminution de l’autonomie respiratoire, acidose métabolique, hypotension et collapsus/choc cardio-vasculaire.

Quelques cas d’hypertension intracrânienne liée à un œdème cérébral ont été décrits.

Les mesures à entreprendre en milieu hospitalier sont : évacuation gastrique si indiquée, maintien d’une diurèse efficace, surveillance cardiorespiratoire. Dans les cas très graves, on pratiquera éventuellement une épuration extra- rénale.

Le pronostic de ces intoxications est généralement favorable, cependant quelques décès ont été rapportés.

La présence de sodium dans les formulations contenant du valproate peut entrainer une hypernatrémie en cas de surdosage.

Précaution d'utilisation

Préparation à effectuer sous hotte du fait du caractère CMR du produit.

Ref.

Références bibliographiques

(1) Fabien Bruno. 2012. Doses maximales et doses usuelles en pédiatrie. 1ère édition. Paris. Les éditions porphyre. p. 140

(2) Anne de Saint-Martin, Vincent Laugel, Edouard Hirsch. Épilepsies de l’enfant: choix des antiépileptiques et surveillance. mt pédiatrie, vol. 9, n° 5-6, septembre-décembre 2006. doi: 10.1684/mtp.2006.0008

CLASSE PHARMACOLOGIQUE
ANTIÉPILEPTIQUE DÉRIVÉ D'ACIDE GRAS
FORME GALÉNIQUE RÉALISABLE EN PRÉPARATION MAGISTRALE
GÉLULE