ACENOCOUMAROL
SINTROM®

Easy Prep Pédiatrie 9 juillet 2020

Posologie

L’expérience des anticoagulants oraux chez les enfants demeure limitée. L’initiation et la surveillance du traitement relève d’un service spécialisé.

Les posologies ne relèvent que de l’expérience pratique. L’objectif est d’obtenir un INR entre 2 et 3.

Chez l’enfant de plus de 3 ans, la dose par kg de poids corporel se rapproche de celle de l’adulte.

Chez l’enfant de moins de 3 ans et notamment avant 12 mois, les doses moyennes utilisées sont plus élevées.

Traitement et prévention des thromboses veineuses, cardiopathies emboligènes (1, 2) : 

< 1 an : Dose initiale recommandée 0.14 mg/kg/jour en 1 ou 2 prises

1 – 3 ans : Dose initiale recommandée 0.08 mg/kg/jour en 1 ou 2 prises

> 4 ans : Dose initiale recommandée 0.05 mg/kg/jour en 1 ou 2 prises

Le rythme d’administration, la surveillance biologique par l’INR permettant l’adaptation de la dose journalière sont effectués comme chez l’adulte.

Chez l’enfant, les changements alimentaires, les interactions médicamenteuses, les infections intercurrentes entrainent des variations importantes de l’INR. Chez l’enfant de moins de 3 ans, il faudra en plus tenir compte d’une plus grande variabilité de l’INR et des difficultés d’utilisation du médicament (régurgitations, fréquence des prises de sang…)

Général

Indications

Ce médicament est indiqué dans le traitement préventif et curatif des accidents thromboemboliques (thromboses veineuses profondes, cardiopathies emboligènes)

Classe pharmacologique

Antithrombotique appartenant à la classe des antivitamines K

Liste

1

Classe ATC

B01AA

Spécialités existantes

SINTROM® 4mg cp quadrisecable, MINI SINTROM® 1mg cp

Approvisionnement

Matière première non disponible.

PCP

Pharmacopée Européenne: NON

C.I.

Contre-indications

Ne pas utiliser en cas :

  • D’allergie aux anticoagulants oraux ;
  • D’insuffisance hépatique grave ;
  • De grossesse. En raison du risque importants de malformations congénitales, d’hémorragies fœtales et/ou néonatales et d’avortement spontané, ce médicament est contre-indiqué au cours de la grossesse SAUF chez les patientes porteuses d’une valve cardiaque mécanique pour lesquelles il n’y a pas d’alternative thérapeutique plus efficace.
    Les jeunes filles en âge de procréer doivent utiliser une contraception efficace au cours du traitement.
    Si une de vos patientes découvre qu’elle est enceinte au cours du traitement, vous devez l’informer des risques pour le fœtus et l’orienter vers un Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic Prénatal (CPDPN) afin d’instaurer une surveillance prénatale adaptée à la période d’exposition intra-utérine aux AVK.
Interactions

Ce médicament ne doit pas être associé aux médicaments contenant de l’aspirine à fortes doses, de la phénylbutazone (toutes les formes y compris locales), du miconazole (par voie générale ou gel buccal (risque hémorragique), sauf sous forme cutanée) ou du millepertuis (diminution de l’effet anticoagulant et risque de thrombose).

Précautions d'emploi

Avant de décider l’instauration d’un traitement par AVK, une attention particulière sera portée aux fonctions cognitives du patient et des parents (pour les enfants traités) ainsi qu’au contexte psychologique et social, en raison des contraintes liées au traitement.

Le patient doit être informé et éduqué au bon suivi de son traitement. Il faut notamment insister sur la nécessité :

  • de prendre son traitement sans oubli, tous les jours à la même heure ;
  • d’effectuer régulièrement le contrôle biologique (INR), de préférence dans le même laboratoire ;
  • d’être très vigilant sur les médicaments associés, qui peuvent perturber l’équilibre du traitement

En cas de chirurgie, d’extraction dentaire ou d’actes médicaux invasifs, plusieurs attitudes sont possibles et doivent être discutées en fonction du risque thrombotique propre au patient et du risque hémorragique, lié en particulier au type de chirurgie.

Pendant la durée du traitement, les injections intramusculaires ne peuvent être pratiquées qu’après avis médical, du fait d’un risque de saignement local. Les injections par voie sous-cutanée ou intraveineuse ne posent pas de problème.

Certaines activités ou sports violents peuvent entrainer des blessures. Leur pratique est déconseillée pendant la durée du traitement.

Ce médicament est déconseillé en cas de risque hémorragique (ulcère gastroduodénal, hypertension artérielle…) et en cas d’insuffisance rénale sévère.

Effets indésirables

Les manifestations hémorragiques représentent la complication la plus fréquente du traitement.
Plus rarement, diarrhée, douleurs articulaires, chute de cheveux, réaction allergique.

Forme galénique

La préparation est réalisable sous forme de gélule.
Les gélules peuvent être ouvertes et leur contenu dispersé dans l’alimentation ou un peu de liquide pour faciliter leur administration.

Mécanisme d'action

L’acénocoumarol est un dérivé coumarinique et agit comme un antagoniste de la vitamine K. Les AVK interviennent au niveau de l’hépatocyte dans le mécanisme de réduction de la vitamine K. Les antagonistes de la vitamine K produisent leur effet anticoagulant par inhibition de la vitamine-K-epoxide réductase. La vitamine K réduite est le co-facteur d’une carboxylase qui convertit l’acide glutamique en acide -carboxyglutamique. Quatre facteurs de la coagulation (facteurs II, VII, IX, X) et deux inhibiteurs (protéines C et S) possèdent des résidus ?-carboxyglutamiques nécessaires à leur fixation sur des surfaces phospholipidiques qui catalysent leurs interactions. Cette gamma-carboxylation a un effet significatif sur l’interaction entre les facteurs de coagulation mentionnés précédemment et les ions Calcium. Ainsi, les AVK ont un effet anticoagulant indirect en empêchant la synthèse des formes actives de plusieurs facteurs de la coagulation.

Administrées per os, les AVK induisent une hypoprothrombinémie dans les 36 à 72 heures.
La demi-vie des facteurs de la coagulation dépendant de la vitamine K varie de 6 h (facteur VII, protéine C) à 2 ou 3 jours (facteurs X, II). Après administration d’AVK, les premiers facteurs dont les activités diminuent sont ceux dont la demi-vie est la plus courte, tandis que les derniers seront ceux dont la demi-vie est la plus longue. C’est pourquoi l’équilibre d’un traitement par AVK demande plusieurs jours.

Après arrêt de l’antivitamine K, l’action anticoagulante persiste 2 à 4 jours, la vitesse de correction étant fonction des capacités de synthèse hépatique des facteurs de coagulation vitamine K-dépendant et de la demi-vie de l’AVK.

Prix et remboursement

Prix indicatifs

Les prix présentés sont uniquement à titre indicatif en tenant compte des dosages les plus fréquemment prescrits en préparation magistrale pédiatrique.
Ils sont TTC et calculés en fonction du coût des matières premières, des articles de conditionnement ainsi que du coût de la main d’œuvre et sont susceptibles de varier d’une pharmacie à l’autre..

30 gélules à 0,2mg : Entre 30€ et 35€
30 gélules à 0,9mg : Entre 35€ et 40€

Notice

Vous trouverez sur le lien suivant une notice directement téléchargeable et imprimable à destination de vos patients.

Notice

Ref.

Références bibliographiques

(1) Fabien Bruno. 2012. Doses maximales et doses usuelles en pédiatrie. 1ère édition. Paris. Les éditions porphyre. p. 3

(2) CNHIM Centre National Hospitalier d’Information sur le Médicament. Mise à jour le 7/01/2010 . Monographie du Minisintrom 1mg®, posologies [en ligne]. Disponible sur http://www.theriaque.org/apps/monographie

CLASSE PHARMACOLOGIQUE
ANTITHROMBOTIQUE APPARTENANT À LA CLASSE DES ANTIVITAMINES K
FORME GALÉNIQUE RÉALISABLE EN PRÉPARATION MAGISTRALE
GÉLULE